par anna Ven 09 Juil 2010, 13:16
en faisant ma petite revue de presse, je constate que je suis plutôt en phase avec l'analyse des journalistes :
"Comment est on alors passé d'une opinion publique qui «ferme les yeux» à une opinion publique en rébellion? D'abord, en France le sentiment anti élite, et notamment anti pouvoir de l'argent, est à fleur de peau et peu ne faut pour le réveiller. Comme le démontre un livre déjà ancien de Pierre Birnbaum, Le peuple et les gros (1979), dans ce pays de tradition catholique, la méfiance vis-à-vis des riches est fortement enracinée. Les 200 familles détentrices de grosses fortunes ont fait l'objet de la haine populaire dans l'avant-guerre, et cette stigmatisation s'est souvent articulée à l'extrême droite, en association avec un antisémitisme latent. Aujourd'hui, c'est moins la richesse installée (les grandes familles industrielles ont conquis une respectabilité) qui révolte que celle, démesurée, fraichement acquise par le levier de la finance et des médias et plus généralement de l'économie mondialisée. Cette nouvelle donne creuse les inégalités aux deux bouts de l'échelle sociale avec les pauvres (13% de la population vit avec un revenu en dessous du seuil de pauvreté) et les super riches (moins de 0,1% de la population aux revenus extravagants). Parallèlement, elle fragilise l'assise des classes moyennes, dont une partie se paupérise. La violence anti élite vise donc ces nouveaux seigneurs du capitalisme, incarnés par la caricature du bling-bling" ... Le populisme est une mèche enflammée que seuls des artificiers à sang froid peuvent éteindre."