Je ne sais pas comment s’est construite la réputation du fonctionnaire paresseux et privilégié au sein de la population travailleuse.
Lorsque je n’étais pas encore fonctionnaire, je me souviens très bien que je n’avais pas ce type de préjugé. Je ne connaissais personne de mon entourage direct qui l’était (à part des professeurs mais je ne parlerai pas de ceux là) et n’avais pas eu de contact difficile avec l’administration alors je me gardais bien de faire ce type de remarques.
Ce vendredi soir, télé allumée sur l’émission Café Picouly, j’entends l’écrivain présentateur annoncer la présence de « Zoé Shepard » ! Je me précipite pour la découvrir car sous ce pseudo, il y a une jeune fonctionnaire qui a écrit un livre, partant de son travail dans une collectivité territoriale, intitulé « Absolument dé-bor-dée ou le paradoxe du fonctionnaire. Comment faire les 35 heures en un mois » Déçue par son expérience, elle se défoule d’abord sur un blog avant d’en faire un livre. Des personnes se seraient reconnues dans ce livre et elle est rapidement identifiée comme étant l’auteur. Ce qui lui vaut une sanction disciplinaire pour manquement à l’obligation de réserve et de discrétion.
Pour vous expliquer le principe de la chronique : faire dialoguer des personnes par ordinateur portable interposé, la personne présente sur le plateau avec l’animateur visionne sur l’ordinateur un entretien enregistré avec une autre (un détracteur / un adversaire) et met sur pause à chaque fois qu’elle souhaite commenter. Là il s’agissait d’un vice président du conseil régional d’aquitaine.
Voilà l’essentiel de l’interview de celle qui prétend « briser l’omerta » :
1. « Zoé » précise en introduction que le président du conseil, lui, n’était pas vraiment d’accord, (je comprends : sur la sanction) qu’il a été obligé, qu’il n’avait pas le choix.
2. Elle savoure le fait que son livre soit dans le top des ventes : ça tombe bien, si elle n’a pas de fortune personnelle, ça va servir pour payer ses frais d’avocat
3. Elle répond aux attaques du vice président de façon peu développée et peu argumentée mais peut-être – je suis indulgente - parce qu’elle n’est pas encore à l’aise avec les medias et il faudra encore quelques invitations pour qu’elle soit plus incisive
4. Sur son travail : elle parle des tâches qu’on lui demande, et cite la réservation d’hôtel, demande de visa : elle va jusqu’à contester l’opportunité des déplacements et le dit haut et fort dans la collectivité
5. Sur les personnes qu’elle décrit : ne pas dire « personnes » mais « personnages » car il s’agit d’un essai romancé … : entre autres : elle se moque des assistantes d’un des services qui ne savent pas se servir des copieurs (là elle ne dit pas que le secteur public respecte les quotas de handicapés dans les recrutements ce qui n’est pas le cas du secteur privé qui préfère payer les sanctions ) et elle n’a pas donné de détail sur les histoires de Q...
6. Sur les recrutements/népotisme : elle dénonce le recrutement massif de cadres contractuels sur les postes de fonctionnaires (sous entendu illégitimes) qui ne connaissent pas du tout le cadre juridique de la structure et débarquent comme chef de service (sous entendu incompétents). Je ne sais pas ce qu’il en est de cette collectivité, c’est quelque chose qui était réel à une époque, on ne connaissait pas tous les liens de parenté entre les agents et parfois il aurait fallu faire un arbre généalogique ! En ce qui concerne le recrutement/placement de copains, là aussi vrai surtout à la faveur d’un changement de municipalité (a fortiori changement d’étiquette) mais vrai aussi dans le privé où les réseaux fonctionnent à plein régime, relations privées, mais aussi bureau des élèves des grandes écoles, etc. qui font partie des élites donc, ce qui laisse peu de chance à la masse des jeunes qui arrivent sur le marché du travail pour les mêmes postes
Il y a sans doute encore de nombreux postes, commissions, chefs de mission ou projet qui ne servent à rien dans les ministères et structures territoriales. J’aurais éventuellement suivi sa démarche mais c’est la forme de protestation utilisée qui me gêne s’il s’agit d’une compilation d’anecdotes, un témoignage semi romancé qui va alimenter les blagues sur les fonctionnaires…
Elle donne aussi l’impression de découvrir le monde. Qui n’a pas eu le choc de la rencontre avec le monde du travail se heurtant aux belles théories enseignées sur les bancs d’école, comme 2 mondes évoluant parallèlement et ensuite les idéaux qu’il faut ranger au placard…
Je ne m’apitoie pas sur son sort, elle sera sans doute rapidement débauchée par des sociétés privées et pourra alors faire un nouveau livre, je lui propose déjà un titre: « candidette a trouvé son eldorado »
Lorsque je n’étais pas encore fonctionnaire, je me souviens très bien que je n’avais pas ce type de préjugé. Je ne connaissais personne de mon entourage direct qui l’était (à part des professeurs mais je ne parlerai pas de ceux là) et n’avais pas eu de contact difficile avec l’administration alors je me gardais bien de faire ce type de remarques.
Ce vendredi soir, télé allumée sur l’émission Café Picouly, j’entends l’écrivain présentateur annoncer la présence de « Zoé Shepard » ! Je me précipite pour la découvrir car sous ce pseudo, il y a une jeune fonctionnaire qui a écrit un livre, partant de son travail dans une collectivité territoriale, intitulé « Absolument dé-bor-dée ou le paradoxe du fonctionnaire. Comment faire les 35 heures en un mois » Déçue par son expérience, elle se défoule d’abord sur un blog avant d’en faire un livre. Des personnes se seraient reconnues dans ce livre et elle est rapidement identifiée comme étant l’auteur. Ce qui lui vaut une sanction disciplinaire pour manquement à l’obligation de réserve et de discrétion.
Pour vous expliquer le principe de la chronique : faire dialoguer des personnes par ordinateur portable interposé, la personne présente sur le plateau avec l’animateur visionne sur l’ordinateur un entretien enregistré avec une autre (un détracteur / un adversaire) et met sur pause à chaque fois qu’elle souhaite commenter. Là il s’agissait d’un vice président du conseil régional d’aquitaine.
Voilà l’essentiel de l’interview de celle qui prétend « briser l’omerta » :
1. « Zoé » précise en introduction que le président du conseil, lui, n’était pas vraiment d’accord, (je comprends : sur la sanction) qu’il a été obligé, qu’il n’avait pas le choix.
2. Elle savoure le fait que son livre soit dans le top des ventes : ça tombe bien, si elle n’a pas de fortune personnelle, ça va servir pour payer ses frais d’avocat
3. Elle répond aux attaques du vice président de façon peu développée et peu argumentée mais peut-être – je suis indulgente - parce qu’elle n’est pas encore à l’aise avec les medias et il faudra encore quelques invitations pour qu’elle soit plus incisive
4. Sur son travail : elle parle des tâches qu’on lui demande, et cite la réservation d’hôtel, demande de visa : elle va jusqu’à contester l’opportunité des déplacements et le dit haut et fort dans la collectivité
5. Sur les personnes qu’elle décrit : ne pas dire « personnes » mais « personnages » car il s’agit d’un essai romancé … : entre autres : elle se moque des assistantes d’un des services qui ne savent pas se servir des copieurs (là elle ne dit pas que le secteur public respecte les quotas de handicapés dans les recrutements ce qui n’est pas le cas du secteur privé qui préfère payer les sanctions ) et elle n’a pas donné de détail sur les histoires de Q...
6. Sur les recrutements/népotisme : elle dénonce le recrutement massif de cadres contractuels sur les postes de fonctionnaires (sous entendu illégitimes) qui ne connaissent pas du tout le cadre juridique de la structure et débarquent comme chef de service (sous entendu incompétents). Je ne sais pas ce qu’il en est de cette collectivité, c’est quelque chose qui était réel à une époque, on ne connaissait pas tous les liens de parenté entre les agents et parfois il aurait fallu faire un arbre généalogique ! En ce qui concerne le recrutement/placement de copains, là aussi vrai surtout à la faveur d’un changement de municipalité (a fortiori changement d’étiquette) mais vrai aussi dans le privé où les réseaux fonctionnent à plein régime, relations privées, mais aussi bureau des élèves des grandes écoles, etc. qui font partie des élites donc, ce qui laisse peu de chance à la masse des jeunes qui arrivent sur le marché du travail pour les mêmes postes
Il y a sans doute encore de nombreux postes, commissions, chefs de mission ou projet qui ne servent à rien dans les ministères et structures territoriales. J’aurais éventuellement suivi sa démarche mais c’est la forme de protestation utilisée qui me gêne s’il s’agit d’une compilation d’anecdotes, un témoignage semi romancé qui va alimenter les blagues sur les fonctionnaires…
Elle donne aussi l’impression de découvrir le monde. Qui n’a pas eu le choc de la rencontre avec le monde du travail se heurtant aux belles théories enseignées sur les bancs d’école, comme 2 mondes évoluant parallèlement et ensuite les idéaux qu’il faut ranger au placard…
Je ne m’apitoie pas sur son sort, elle sera sans doute rapidement débauchée par des sociétés privées et pourra alors faire un nouveau livre, je lui propose déjà un titre: « candidette a trouvé son eldorado »